En route pour le sud
20ème semaine (du 22 au 28 août 2011)
La route maritime de l’Alaska, on avait envie d’essayer. Réservation faite, on a embarqué pour le trajet de Haines à Skagway, juste de l’autre côté de la montagne, au bout du fjord. Durée 1 h., avec l’embarquement et le débarquement, ça nous a pris l’après-midi. Dommage, temps gris, nuages à mi-hauteur des montagnes, même un peu de pluie, température environ 10°. Skagway est un village pour touristes. Il vit au rythme des escales des bateaux de croisière. Sa rue principale bordée de commerces est alors envahie et animée par les passagers qui ont quelques heures pour se dérouiller les jambes. Nous, ça nous plaît moyen tous ces objets « made in China ».
On quitte Skagway, par l’unique et belle route qui nous mène à la frontière Alaska/British Columbia puis à Whitehorse/Yukon, où on fait escale chez Martin pour la 2ème fois. Tout est plus simple et plus facile quand on connaît. Ensuite, on choisit de passer par la route 37 pour nous rendre à Stewart et Hyder puis Prince George. Le long de cette route 37, nous avons eu le plaisir de dormir souvent dans des endroits idylliques, au bord de lac, dans des campings d’état très bien aménagé mais sans électricité. Nous avons également eu le plaisir de croiser à nouveau beaucoup d’ours noirs, ceux qui sont principalement herbivores (pas loin d’une vingtaine). Nous en avons même vu deux petits qui étaient raides morts sur le bas-côté de la route. A Hyder, l’endroit est spécialement aménagé pour pourvoir assister aux repas des ours, une passerelle surplombant la rivière est faite pour le visiteur. Comme prévu mais avec tout de même quelques heures d’attente, on a pu les regarder encore une fois déambuler dans la rivière et jouer avec les saumons. La rivière en était pleine (de saumons, pas d’ours – ils étaient 2). Il faut préciser que les saumons sont en fin de vie lorsqu’ils sont ici. Une fois que les femelles ont pondu leurs œufs (caviar de saumon orange) que les mâles ont répandu leur semence sur les œufs, le rôle de chacun est terminé, ils s’éteignent gentiment. Ainsi, les ours tombent de temps en temps sur des saumons qui ne sont plus trop frétillants. D’ailleurs, il semble qu’ils manquaient d’appétit.
Cette semaine s’est très bien passée. Le véhicule a bien roulé, le chauffeur aussi d’ailleurs. Seul blème, le temps, tous les matins couverts, froids et pluie, souvent un peu meilleur en fin de journée. Maintenant que l’on est descendu sur la carte (de Whitehorse à Prince George = 1600 km) on espère trouver du meilleur ce qui semble déjà un peu le cas ici. C’est tant mieux. En y réfléchissant, c’est peut-être ce temps froid qui nous a épargné d’être victime des moustiques, mouches noires ou autres maringouins. On a vu quelques moustiques mais sans plus.
Pour en terminer, comme c’était assez court aujourd’hui, nous en profitons pour dire un grand merci à toutes celles et ceux qui prennent la peine de nous faire un coucou en nous lisant. C’est toujours du plaisir pour nous.
A encore un petit mot pour l’accueil très chaleureux que l’on a reçu samedi soir en nous arrêtant chez un privé. Il avait essentiellement des petits chalets à louer (4) dans sa propriété située au bord d’un lac mais il avait aussi quelques places pour camping-car. On s’est installé devant sa maison, à côté de son jardin potager. En plus des salades, tomates, herbettes, oignons, qu’il a gentiment proposés, il nous a sorti deux morceaux de saumon de son congélateur pour notre souper. Ils étaient excellents. Amoureux de son coin de paradis, il avait plaisir à le partager et nous a précisé que le cri d’oiseau que l’on entendait c’était celui des « loon » canards très particulier dont il nous a montré tout un album-photo, magnifique. Le lendemain matin, alors que nous étions prêts à part, le couple a passé nous dire au revoir. Quels gens charmants.
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2011.08.22 au 28 – En route pour le sud – réduit |
Alaska 3
19ème semaine (du 15 au 21 août 2011)
Toujours en Alaska. Durant la semaine, on a passé de Homer, dans
la péninsule d’Anchorage, à Haines situé au début de la bande de terre qui
borde l’océan pacifique et longe le Canada. Cette bande de terre est tellement
déchiquetée par les fjords et la chaîne de hautes montagnes et de glaciers
qu’elle n’a qu’une voie maritime pour la parcourir. Toutefois, en passant par
le Canada, une route arrive à Haines. Ainsi, de Haines, soit on repart par la
même route, soit on embarque sur un ferry. Un peu plus loin, sur cette bande de
terre, on trouve Juneau. La capitale de l’Alaska et la seule capitale des
Etats-Unis à ne pouvoir être atteinte que par air ou par mer.
Durant la semaine, bien sûr, on a parcouru pas mal de km. On
s’est fait trois petites balades à pied, l’une près d’un glacier, l’autre en
bordure de rivière et la troisième sur un sentier menant à un glacier rocheux. Elles
ont été agréables. Tout au long du parcours, les paysages ont été splendides.
On peut préciser que le temps ne nous a pas épargné, ciel souvent couvert voire
pluvieux, température oscillant autour des 10° la journée. On a participé à une
randonnée dans le parc national de Kluane commentée par une charmante
biologiste Canadienne parlant superbement le français. Elle présentait « la
forêt boréale et les changements climatiques ». C’était une promenade
intéressante surtout parce qu’elle pouvait répondre à Cyrille qui avait des
questions de tout ordre à poser.
A plusieurs reprises, on a rencontré quelques jeunes gens de
Suisse allemande et plusieurs d’entre eux ont indiqué avoir parcouru le fleuve
Yukon en canoë ; une équipe pendant 2 semaines et une autre pendant 6
semaines. Quelle expérience de vie que
celle-là, naviguer durant des semaines en étant tout seul sur l’eau au milieu
des arbres et des ours (même si on ne les voit pas), s’arrêter pour bivouaquer,
souvent sous la pluie ! Il faut bien du courage.
Quant à nos observations de faune, on cherchait les ours
mais on a trouvé des pêcheurs, beaucoup de pêcheurs. Tout de même, on a vu de
beaux oiseaux et un orignal dans l’eau. Et, samedi à Haines, oh surprise, le
long du cours d’eau qui va du lac au fjord, des mamans ourses avec leurs
oursons. Ils viennent à intervalles réguliers se nourrir de poissons presque au
milieu des pêcheurs. On a pu les observer, aux premières loges pourrait-on dire,
alors que l’on était stationné sur le bas-côté de la route, à l’abri dans notre
camping-car. Tout à coup, ils arrivent de la forêt, traversent la route et vont
dans la rivière déguster leurs poissons. Quel spectacle à couper le souffle. L’endroit
est spécifiquement signalé voire contrôlé. Deux lignes blanches tracées sur la
route délimitent la zone interdite d’arrêt et de promenade à pied. C’est à la
hauteur de la barrière à poissons où s’effectue un comptage d’un certain type
de saumons sous la surveillance d’un employé. Les animaux donnent l’impression
d’être habitués à la présence des véhicules et des humains à proximité même si
tout le monde se tient à carreaux.
C’est Arnaud, un jeune Français, qui nous a indiqué la
présence des ours. Il en avait vu le
matin même alors qu’il pêchait. Il n’y avait donc qu’à être patient. Le
lendemain, lorsque l’on a revu Arnaud et ses compagnons, il avait deux saumons
à la main. Il nous en a généreusement proposé un et nous a préparé les deux
filets avec une grande habileté. Il s’y connaît dans ce domaine, il est
étudiant en agriculture fluviale. On s’est bien régalé, les filets étaient délicieux.
Merci encore. Et dire que les ours mangent les mêmes, ils savent choisir leurs
repas ceux-là.
Maintenant, on peut quitter l’Alaska. Nous avons vu tellement
de belles choses qu’on peut lui dire au revoir. Eh oui, probablement qu’on y
reviendra et on vous conseille d’y programmer vos futures vacances, ça vaut
vraiment la peine. Bof, tant pis pour le climat…
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2011.08.15 au 21 -Alaska-3 – réduit |
Alaska 2
18ème semaine (du 8 au 14 août 2011)
On quitte la région Denali pour Anchorage et l’Océan Pacifique. Rien ne sert de courir, le temps est plutôt maussade. On a beau traîner, à l’arrêt signalé pour y avoir une belle vue sur le McKinley, on ne voit qu’un ciel chargé. Ensuite, c’est carrément la pluie qui nous tient compagnie pendant 24 h. Anchorage sous la pluie, pas envie de s’y arrêter. Mais le lendemain, avec une éclaircie, tout est différent. On s’installe au RV Park, on descend les vélos. Le centre ville est animé, plein de boutiques souvenirs pour les touristes. C’est bien fleuri et coloré. A la rivière, les pêcheurs font le spectacle. Installés au milieu de l’eau, ils lancent leur ligne, la reprennent, la relancent sans relâche. La saison bat son plein, les divers saumons et truites remontent le courant pour aller frayer là où ils sont nés et ils sont des milliers paraît-il. Et puis il y a la piste cyclable/piétonne, qui suit le bord de mer, très fréquentée. De quoi passer de bons moments. On y retourne le soir pour y admirer le ciel qui nous offre de jolies couleurs. On est ragaillardi pour un tour. Jeudi, ciel bleu, en route pour Seward, on y a réservé un tour en bateau pour le lendemain. La route « Turnagain Arm » longe le bras de mer et est réputée pour offrir une vue magnifique. On est gâté, c’est superbe mais on n’y voit pas de baleines tout de même. Après nos multiples pauses, on arrive à Seward, ville totalement au service des camping-cars pourrait-on dire. Quasiment tout le bord de mer est à disposition pour s’y installer. Emplacements bien délimités, certaines zones sont équipées d’eau et d’électricité, le tout en libre-service. Glissez votre enveloppe dans la caissette métallique qu’ils expliquent sur les papiers. C’est super pratique et en plus, malgré la nombreuse affluence, il y a de la place. Vendredi, jour de notre promenade en bateau. Un ciel bleu, super. On embarque à bord du catamaran Glacier Express de la compagnie Major Marine Tours pour le Kenai Fjords Nat’l Park Cruise. En français, ça donne quelque chose comme une croisière rapide (6 h.) pour les fjords du parc national des glaciers du Kenai. Sublime, on s’est régalé. Un ranger à bord nous expliquait tout ce qu’il y avait à savoir (on imagine). Chaque fois qu’il y avait quelque chose à observer, le commandant de bord coupait les moteurs et le bateau approchait gentiment, silencieusement comme religieusement du site. On a vu une otarie qui se dorait la pilule en faisant la planche, une baleine qui nous a fait la grâce de sortir sa belle queue fourchue 3 x en plongeant, des phoques sur un rocher, des macareux accrochés à leur falaise et dans l’eau, des lions de mer se vautrant sur les pierres et un glacier énorme tombant dans la mer. Qu’est-ce qu’on était minuscule devant lui en ressentant son souffle glacial. Au retour, des dauphins sont encore arrivés pour nous offrir un véritable spectacle durant quelques minutes devant notre bateau. On est rentré tout chavirés par tant de merveilles à en oublier le ciel qui a repris son voile gris. Le lendemain, couvert. On quitte Seward en reprenant la seule route qui nous y a menés et on part pour Kenai. En passant le long des rivières Russian et Kenai, quelle animation. C’est plein de pêcheurs partout, plein de campings pour les pêcheurs et, en nous approchant d’un bord, oui, on en voit des poissons, s’en est plein ! A Kenai, on surplombe l’océan Pacifique. Tiens, mais c’est une église orthodoxe là et ces quelques maisons autour, typiquement, dans un style russe. Extraordinaire, ce sont des traces de la colonisation russe de l’Alaska nous explique une brochure. Plusieurs villages de cette côte ont encore leur église russe. L’invasion russe n’a pourtant pas été très longue. Les commerçants en fourrure russes se sont installés dans la région en 1791. Cette invasion a pris fin le 18 octobre 1867, lorsque les Etats-Unis ont acheté l’Alaska pour $ 2,7 millions aux Russes, soit 2 cents l’acre. La petite église s’est ouverte le temps d’un office, samedi soir à 18 h. Il y avait une quinzaine de personnes assez typées mais discrétion oblige, pas de photos. Dimanche, on quitte notre falaise sous la pluie et en route pour Homer. On s’arrête à l’entrée de la ville pour y vidanger notre cc et mais tiens, là, au sommet de l’arbre, ce grand oiseau, mais oui c’est une famille d’aigles au bord du nid, un adulte à tête blanche et 2 aiglons. Ils attirent les regards et posent pour les photographes dont nous sommes. Ils sont magnifiques et on est tout réjoui de les voir là. On s’installe dans un RV Park, à proximité de l’océan. Oh là là, quelle semaine…
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2011.08.08 au 14 – Alaska 2 – réduit |
Alaska
17ème semaine (du 1er août au 7 août 2011)
Première nuit en Alaska, on la passe à Chicken, à 60 km de la frontière. Le village, c’est exactement 3 sites pour camping-cars ou RV, chacun avec magasin-souvenirs et/ou bar, restaurant, chambres et station-service. En dehors de l’inévitable effigie du « poulet » qui tient une bonne place dans le village, on y trouve encore une piste d’atterrissage, un cabanon marqué « la poste », une énorme machine pour récolter l’or, quelques outils rouillés. On y passe une très bon nuit. L’arrêt suivant est à Tok, bourgade au service du voyageur. Il y a de quoi se ravitailler, faire le plein, entreprendre le lavage du véhicule, se poser pour la nuit. On s’installe au dernier camping à la sortie du village. Mais, notre voisin, cette immatriculation qu’il a sur sa moto BMW commençant par BE cela nous est plutôt familier. Il est en train de monter sa tente. Et, vous avez tous deviné, on sera 3 à table ce soir. Toni a accepté de se joindre à nous avec plaisir. Il avait tout ce qu’il lui fallait pour son souper mais que quelqu’un se propose de lui griller son entrecôte lui rend bien service. On passera tous les 3 une bien bonne soirée. Il a déjà parcouru tant de km en Amérique, que ce soit du sud, centrale ou du nord, qu’il est inutile d’essayer de vous dire où il a passé. Ce voyage-ci, il le fait sur deux mois. Son itinéraire est parfaitement préparé. Départ de Vancouver, en passant par Anchorage, il a touché l’Océan Arctique et il s’en retourne à Vancouver par d’autres routes. Le lendemain, on prend le petit-déjeuner ensemble et c’est les préparatifs de départ pour chacun. Ça y est, il est prêt. Il part pour Chicken. On prend un dernier cliché et tout en le regardant s’éloigner, on lui souhaite un bon voyage. Peut-être bien qu’on se reverra… Pour nous, c’est la direction opposée. A Delta Junction, on décide que ce sera notre point le plus au nord. Maintenant, en route pour le sud en empruntant la « Richardson Highway ». Pas beaucoup plus de circulation sur cette route. On s’arrête un instant sur une place « point de vue » et au moment de repartir, on aperçoit Mme MOOSE qui sort du bois pour se mettre quelques feuilles fraîches sous la dent. On ne bouge plus et on l’observe pendant une vingtaine de minutes. Son petit sort du bois lui aussi. Pas gênés du tout par la présence de notre véhicule, tous deux vont et viennent. Ce n’est qu’après avoir mis le moteur en marche que tous deux s’éclipsent. Extraordinaire. On est tout content. Un peu plus loin, c’est le pipeline que l’on prend en photo, « Trans-Alaska Pipeline ». Il traverse l’Alaska du nord au sud, soit de l’Océan Arctique à l’Océan Pacifique, 800 miles (1 mile = 1,6 km). Arrêt pour la nuit dans un camping d’Etat. On est les seuls clients et pas trop rassurés quand on voit les poubelles anti-ours. On n’a pas intérêt à laisser traîner quoique ce soit autour de notre maison. On a une vue sur de grands sommets enneigés partiellement dans les nuages. Est-ce le McKinley ? On n’en sait rien et il n’y a personne pour nous renseigner. Pour votre info, le McKinley est le plus haut sommet des USA, 6’194 m, il est situé dans le parc national du Denali. Mercredi matin, tout va bien. Pas d’ours à l’horizon. La température fraîchit. De 10° à 8 h., elle passe à 7,5° à 10h30 et maintenant c’est la pluie. Toujours en compagnie du pipeline, on roule jusqu’à Paxson. Après le dîner, on quitte notre route pour la « Denali Highway ». C’est une route secondaire de 216 km dont 160 km ne sont pas goudronnés et le paysage est splendide. Heureusement, le ciel se montre un peu plus clément. On y voit des troupeaux de caribous, d’abord des mâles dans la plaine et, un peu plus loin, des femelles avec leur petit qui traversent notre route. Super. On trouve aussi par-ci, par-là, les petites marmottes, les écureuils, des perdrix des champs, une loutre et un rongeur qu’on n’a pas reconnu. Le lendemain, le parcours se poursuit, un peu moins attractif, et on est content de voir arriver la fin de notre route non bitumée. On roule maintenant sur la grand route. Oh là, devant, on aperçoit un petit ours noir qui traverse la route. Le temps d’arriver à sa hauteur, il a disparu. Dommage. Et puis, nous y voilà, on arrive au Parc Denali. On apprend que les campings sont complets. On réserve pour les 2 prochaines nuits et on essaie de se repérer un peu. Cela semble bien couru mais que font-ils exactement par ici. Sur les brochures, on voit quelques sentiers aux abords de l’entrée du parc. Sinon, c’est une route de 90 miles où l’on ne peut circuler qu’en bus et pour lesquels il faut faire sa réservation. Le parcours jusqu’au terminus dure 12 h. aller/retour mais on peut choisir d’aller moins loin, parcours à 6 h. ou à 8 h. Tout ça pour voir la vie sauvage et la nature. Ah bon !
Samedi, on profite du temps clément et on grimpe sur notre première montagne en Alaska. Au sommet, on s’y retrouve en compagnie d’une Belge, d’une Française et d’un Italien. La vue est magnifique. Après cette belle journée (7 h. de marche) on est remonté à bloc et on part réserver une virée en bus pour dimanche. Il fallait s’y attendre, on a fait nos 8 h. de bus, sous la pluie, la neige et dans le brouillard, on a tout de même vu d’assez loin 3 grizzlis, un caribou ici, un autre là. Bref, rien d’exceptionnel.
Mais quelle belle semaine on a passée. Notre bus fonctionne bien et on a du gaz pour se réchauffer.
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2011.08.01 au 07 – Alaska – réduit |
Le Yukon
16ème semaine (du 25 au 31 juillet 2011)
Lundi, on reprend l’Alaska Highway. Tiens, voilà des mouflons sur le côté de la route. Un peu plus loin c’est un groupe de chèvres des rochers. Oh, là, c’est un jeune orignal, vite encore une photo. On fait le plein d’essence à une station et un Québécois, fan d’animaux, nous indique sur la carte quelques routes où l’on est sûr de rencontrer de la faune, notamment celle où on est, entre Fort Nelson et Watson Lake. Et puis, un bison, un troupeau de bisons et,
tenez-vous bien, un 1er ours noir, suivi un peu plus loin d’un 2ème et encore un, cette fois, il est brun et finalement encore un 4ème, à nouveau noir. A n’en pas croire ces yeux.
Ils sont là, sur le bas côté de la route, à brouter, ne s’occupant aucunement des voitures qui passent ou qui s’arrêtent. Si une voiture est arrêtée sur le bord de la route on peut ralentir, il y a certainement quelque chose à voir. Extraordinaire. On est enchanté. On en oublie de s’arrêter à Liard pour les eaux chaudes. On stoppe près de Roncheria pour la nuit. Ce matin, 7°, ce n’est pas tant chaud. Continuation de la route, arrêt et quelques photos près d’un site à chutes d’eau. Nouvel arrêt pour dîner. L’auberge est jolie. On y fait l’achat d’une jaquette souvenir pour Cyrille. Mince, en repartant, le camper fait des siennes, plus possible de passer une vitesse. Moment d’angoisse. Le chauffeur arrête le moteur et puis, ouf, la vitesse passe. On peut rouler. Près de Whitehorse, on remarque un camping avec un drapeau suisse. Cyrille n’y tient plus, il faut dire bonjour, même s’ils parlent allemand ce qui est à peu près sûr. En effet, c’est Martin, un Bernois, qui est aux commandes. Il parle le suisse-allemand et l’anglais et pour Cyrille, il retrouve 3 mots de français. On lui indique que l’on s’arrêtera à notre retour, préférant rouler encore un peu. On fait le plein d’essence un peu plus loin et, mince, voilà que ça recommence, impossible d’enfiler la vitesse. Il n’y a plus que la marche arrière qui passe. Cette fois, cela devient sérieux. On arrive tout de même à redémarrer. Arrêt à un garage à proximité et là, tout semble normal. Mais que faire, difficile de continuer pour 2000 km. Retour chez Martin, il faut réfléchir. A minuit, Cyrille appelle Renault-Genève, M. Claude KEHRLI. Peut-être qu’il faut vidanger l’huile de la boîte à vitesse explique-t-il. On respire un peu. Il est vrai que l’on a fait 15’000 km depuis notre arrivée. Mercredi, jeudi, on s’affaire autour du cc. Grâce à la ténacité de Cyrille, l’aide d’Eric, un mécanicien Québécois travaillant dans le garage de vidange, on obtient une remise en état du véhicule. Les bougies de préchauffage sont remplacées au camping avec l’aide d’Eric. Pendant que les hommes s’activent sous le capot, je fais la causette à Betty, l’amie d’Eric.
Le lendemain, la boîte à vitesse est vidangée au garage et on tombe sur un jeune homme qui nous répare même le jeton sur le pare-brise. OUF, on reprend courage. On peut continuer et aussi apprécier cette jolie ville. Il y a notamment une promenade à faire, le Miles Canyon, qui nous a agréablement surpris.Whitehorse est la capitale du Yukon. Les 2/3 de la population de cet état vivent ici. Alors qu’il faut rouler pratiquement plusieurs jours pour l’atteindre, on trouve de tout ici, c’est étonnant. La ville est dotée d’un aéroport assez important parce qu’il est vraiment plus aisé de se déplacer en avion qu’en voiture. Les distances sont absolument hors du commun pour nous. On a appris qu’il y a une liaison Zurich-Whitehorse-Anchorage une fois par semaine en saison et aussi un Francfort-Whitehorse. On en est bien surpris. Beaucoup de Suisses et d’Allemands arrivent donc ici pour des vacances. Le marché de location des camping-car est très florissant. Sur les routes, on ne rencontre pratiquement que de cela des campers, de différentes natures et grandeurs. On est ravi d’être parmi eux.
Vendredi, on fait nos adieux à Martin et en route pour la Klondike Highway. A peine 50 km de parcourus, on croise un camion de chantier et vlan une pierre atteint le pare-brise près des essuie-glace. On ne tarde pas à voir que l’éclat s’agrandit. Pas question de poursuivre. Retour à Whitehorse, notre jeune homme est introuvable mais on trouve une entreprise spécialisée qui nous arrange la situation. Notre réparateur nous précise que la fente aurait continué à progresser s’il n’était pas intervenu. Bon, voyons cela comme une chance mais ça peut s’arrêter quand ça veut, ces ennuis. On reprend la route en fin d’après-midi et on s’installe à Carmacks, pour la nuit dans un RV Park/Motel. Le lendemain, on atteint Dawson City, la ville de la ruée vers l’or dans les années 1890. Elle a compté une population de près de 40’000 personnes à l’époque du rush alors qu’il fallait près d’une année et demi de voyage pour y arriver. Il en reste quelque chose de particulier et de sympathique. La plupart des maisons du centre ont été restaurées et elle a maintenu son cabaret – casino, comme à l’époque. On assiste au spectacle French Can-Can qui se donne 3 x par soirée. Il y a bien du monde dans cet établissement. Si les touristes sont là pour le spectacle, les autochtones jouent aux diverses tables de jeu ou machines à sous. Quelle animation, tout à fait charmant. Et ce dimanche, c’est encore un bon bout de route qui nous attend et quelle route ! D’abord, il faut franchir la Yukon River sur un ferry et ensuite, on roule sur la Yukon Highway 9 aussi appelée Top of the World Highway, probablement parce que cette route est au bout du monde et qu’elle passe par le haut des montagnes. En plus, elle est dans un état, pleine de trous, souvent recouverte de gravier et au final, elle est en terre battue, tout cela sur 160 km environ. Pour couronner le tout, peu après le départ, on s’est retrouvé dans le brouillard mais après une bonne pause, la situation s’est améliorée et on a pu profiter du paysage, des collines qui s’étalent à perte de vue sans aucune construction si ce n’est le poste de douane. Nous y voilà, on est en A L A S K A.
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2011.07.25 au 31 – Yukon – réduit |