Villes impériales et Ouezzane


 

Du 19 au 26 mars 2014

Les 7° au réveil ne nous incitent pas à rester à Midelt dans le Haut Atlas oriental. La partie herbeuse du camping est détrempée et quelques cc ont un peu de peine à s’en dégager. Non, il ne sera pas nécessaire de pousser. Quelques cigognes garnissent le ciel et ont l’air bien occupées à compléter leurs nids.

On parcourt les 140 km qui nous séparent d’Azrou par la N13. La route part à l’assaut du col du Zad (2 178 m) qui marque la limite des bassins versants atlantique et méditerranéen. Ce col est parfois fermé en hiver. Au nord de celui-ci commencent les forêts de cèdres où se niche Azrou. De très jolis paysages, beaucoup de troupeaux de moutons, un village pris en otage par les cigognes, nous avons fort à faire à tout enregistrer dans nos têtes. Azrou est à 1200 m d’altitude. Peu avant d’atteindre la ville, à l’orée de la forêt de cèdres, un parking invite à l’arrêt. Et pour cause, non seulement il y a de petites échoppes, mais aussi les petits singes de Barbarie dits Magot qui sont au nombre de 200’000 dans la région.

A la sortie de la ville, on ne peut manquer le camping dont l’accès ressemble à celui d’un parc d’attraction. Ce complexe appartient à un Emir et surprend par son bel habit. On est content d’en profiter. Le site offre une belle vue sur la ville et sa région. On y reste 2 jours surtout parce que le matin, le pain nous est livré gratuitement. Du moment qu’on reste, on commande pour demain un couscous. Humm, c’est toujours aussi bon.

Curiosité du coin – Le cèdre Gouraud. C’est un cèdre mort depuis quelques années à l’allure d’un immense porte-manteau. Un cliché suffira et pas question, on ne va pas voir ce que vendent ces marchands-là.

 

La traversée d’Ifrane ne manque pas de nous surprendre. Ville située à 1700 m d’altitude, elle est caractérisée par son urbanisme à l’européenne. Perle du Moyen Atlas, elle est aussi affublée de l’appellation de « Suisse marocaine » et « Ifrane-su-Gtaad » en raison de son style architectural typiquement montagnard. Ces quartiers résidentiels attirent en saison la bourgeoisie de Casa ou de Fès, le roi y a son palais d’été.

Et, voici Fès dans toute son étendue. On hésite à l’approcher. Par où commencer ? Profitons de cet arrêt offrant une vue étendue sur cette citée pour la jauger et prendre nos repères. Etudiant nos cartes, on remarque un parking à Bab Guissa (porte Guissa). Essayons de ce côté-là. Ça marche, on peut même y rester pour la nuit.

On commence notre visite par la vue offerte depuis le tombeau des Mérinides. Avant de nous y rendre, on laisse passer les ânes chargés de peaux, quelles braves bêtes. Elles font un travail du diable, sans broncher, vont partout et descendent même sans problème les escaliers.

Sur les hauteurs de la ville, un marchand réussit à vendre un bonnet au crochet que Cyrille étrenne aussitôt. A l’intérieur de la médina, on s’aperçoit vite que nous sommes vendredi, jour de prière, les boutiques sont quasiment toutes fermées. On peut circuler facilement et rapidement. Globalement tout est archaïque dans ce dédale de ruelles, d’escaliers, de couloirs sombres. Un plan de la médina suggère des circuits de différentes couleurs. Cela peut aider à s’y retrouver. En effet, lorsque l’on se trouve sur le tracé d’un circuit, des panneaux indiquent la direction à prendre. Le circuit bleu nous ramènera à la porte Guissa. On repère quelques portes et bâtiments intéressants. En regagnant notre parking, le passage dans certaines ruelles était tout sauf engageant. Comment est-il possible de vivre dans ces trous à rats… C’est difficile à concevoir. Pourtant, on déambule tranquillement. De retour sur notre parking, on réalise qu’il pourra être gênant pour nous de rester là. Un clochard est couché juste à côté contre un bâtiment. On part s’installer au camping « diamant vert ».

Nouvelle immersion dans la médina de Fès, visite du musée Nejjarine des Arts et Métiers du bois, incursion dans un four à pain du secteur, passage dans le quartier des chaudronniers qui martèlent en rythme leurs bassines de cuivre, traversée de la ruelle des teinturiers et bien sûr arrêt sur les terrasses surplombant les tanneries de Guerniz et de Chouara. Je pense que chaque touriste veut voir cela mais est-ce bien raisonnable et surtout humain de faire perdurer un tel artisanat dans des conditions si difficiles voire épouvantables pour le plaisir du spectateur. Est-ce que ce travail resterait aussi archaïque et pénible si le traitement des peaux se faisait hors de la médina dans de nouvelles installations…. En tous les cas, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’aucun touriste n’a envie d’aller prendre la place d’un tanneur même pour un salaire royal ce qui n’est certes pas le cas. Passé quelques minutes, on est tous très content de tourner la page et d’aller voir ailleurs. La médina de Fès c’est la possibilité d’imaginer l’ambiance d’une ville au Moyen Âge dans toute sa dureté. Stationné sur la place de la porte Boujloud, on reste là pour la nuit avec d’autres cc.

On enchaîne avec la visite de Meknès. Intéressant pour nous, on peut stationner au pied de la muraille de la prison des Chrétiens. Les remparts de la ville courent sur de km. Comme cela est proposé, rien de tel qu’un tour en calèche pour une vue globale. Notre cocher, comme les autres certainement, s’arrête aux sites intéressants et nous laisse les visiter avant de repartir. Ainsi, après le Mausolée de Moulay Ismail, les greniers/écuries de Hri Moulay Ismaïl et bien sûr la porte « Bab –Mansour » on aura vu l’essentiel des lieux. A propos de notre cocher, dès notre prise en charge, pas question de rudoyer le cheval avec son fouet, il en reçoit l’interdiction. On a le temps. Cyrille, intarissable en blagues, le surprend en nouant la lanière de son fouet à la calèche. Il doit interrompre sa course pour dénouer son outil de travail. En fin d’après-midi, bain de foule sur la place El-Hedim devant Bab-Mansour.

Le reste de Meknès, c’est curiosité de notre part. Repas dans un riad, promenade dans le secteur des menuisiers et ferronniers, achat d’une couverture parce qu’on imagine qu’elle vient de quitter le métier à tisser où sont installés deux messieurs bien âgés, personnages fondus dans le décor. Du plaisir à l’état pur. Mais je laisse à Cyrille le souvenir de celui de son repas d’escargots. Il a essayé de me faire goûter au bouillon alors que lui-même n’y a trempé que les lèvres. Ça devait être assez terrible comme goût !

Poursuite du voyage, quelques clichés de la citée de Moulay-Idriss accrochée à la montagne et beaucoup de clics du site de Volubilis, vestige du passage des Romains dans cette contrée.

Escale à Ouazzane, au Motel du Rif qui fait aussi camping. On approche grandement de la côte méditerranéenne. Le camping fait le plein tous les soirs en ce moment. Les voyageurs se croisent, il y a ceux qui arrivent et ceux qui s’apprêtent à quitter le Maroc. Repas coucous, le soir, à l’auberge. Les tables font la ronde autour du poêle à bois qui amène une chaleur bienvenue et agréable.

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