MARRAKECH

 

13 au 15 janvier 2014

Safi-Marrakech, le parcours est de 150 km. Peu de circulation, quelques camions, quelques grands taxis et quelques charrettes tirées par des ânes ou des chevaux. Peu de villages aussi, on n’en traverse que 3 mais à chaque fois on est surpris d’y trouver autant de monde. Il est parfois difficile de s’y frayer un passage. Aux abords des villages, les attelages sont parqués, le sac de son pendu autour du cou. Si les animaux ne semblent pas trop bien lotis (ils n’ont que la peau sur les os et marchent à la baguette), les Marocains ne semblent pas plus gâtés. Ils n’ont rien de superflu et leur besoin sont minimes. Malgré tout, ils sont accueillants et très serviables. Les hommes portent souvent la djellaba et les femmes sont pour la plupart voilées. Dans la rue, les deux genres s’ignorent.

Les campagnes sont désertiques et on observe volontiers des troupeaux de moutons ou de chèvres avec un ou une bergère, rôle tenu parfois par des enfants. On se demande bien ce que ces animaux peuvent trouver à brouter, les herbettes sont rares.

L’approche de Marrakech, c’est quelque chose. L’arrivée dans cette citée nous fait traverser la décharge publique. Des montagnes de déchets, là, juste à côté de nous. La première colline jouxtant la route est quelque peu dissimulée par un fin manteau de terre mais la puanteur dégagée ne laisse planer aucun doute. C’est assez désarmant. En revanche, les cigognes y trouvent leur compte. Elles sont présentes en masse, un vrai troupeau, à faire le tri de tous ces détritus.

Notre virée à Marrakech de 2 jours nous laisse tout de même un excellent souvenir. D’abord, on est particulièrement content de pouvoir stationner au cœur de la ville, sur un parking à deux pas du magnifique minaret de la Koutoubia datant du XIIe siècle et de la place Jemaa-el-Fna, secteur le plus vivant de toute la ville. Le gardien du parking nous annonce que le prix a changé, c’est MAD 100 pour la nuit (dans le guide 2013, ils annoncent MAD 50). Pas de problème, cela nous convient. Ensuite, c’était divin de profiter de toute cette animation et de la découvrir.

La place Jemaa-el-Fna, tout tourne autour d’elle. C’est un immense théâtre en plein air attirant nombre de badauds. On y trouve des marchands ambulants en tout genre, diseuses de bonne aventure, montreurs de serpents, petits groupes de musiciens ou de théâtreux, des porteurs d’eau berbères, des montreurs de singes, des femmes proposant des tatouages au henné. Dans la journée, c’est finalement assez tranquille, les calèches attendent leurs passagers, les vendeurs de jus d’orange et de fruits secs hèlent les touristes tout comme le porteur d’eau berbère qui coure après celui qui tente de le prendre en photo à son insu. Mais dès la fin d’après-midi, la fête commence. Les acteurs se mettent en place sur cette scène gigantesque. Les étals prennent position. La foule devient un véritable magma humain et l’on est surpris de cette animation riche, chaleureuse et amicale. Le soir, des dizaines de cambuses dressent cuisine ambulante, tables étroites et bancs pour un dîner sur le pouce. On comprend mieux pourquoi l’UNESCO a classé cette place « chef d’oeuvre du patrimoine oral de l’humanité ». Car ce n’est pas son architecture, somme toute banale, mais l’ambiance qui y règne qui confère à la place toute sa dimension.

Ensuite, les souks de Marrakech, des ruelles couvertes envahies de commerçants, artisans où tout grouille. En cette matinée, les touristes sont rares mais on doit tout de même se faufiler entre les vélos, les mobylettes, les ânes. Les marchands nous invitent les uns après les autres à entrer dans leur espace. Chacun a quelque chose à nous montrer, à nous expliquer, à nous faire découvrir. Ici, ce sont de nouvelles senteurs, là les bienfaits de telle huile, savon, baume ou encore le vaste choix d’herbes et épices. Mais aussi pourquoi nous priver, venez et nous voilà la tête enturbannée tels les nomades berbères. Au final, c’est un vrai cirque et il fait aussi bon s’en échapper et se réfugier sur une terrasse en hauteur pour déguster thé et pâtisserie.

Le deuxième jour, on s’est un peu plus intéressé aux édifices, visitant la médersa Ben-Youssef (ancienne école coranique) pouvant accueillir jusqu’à 300 élèves logés dans une centaine de petites cellules entourant la grande cour au rez et au 1er. Le style arabo-andalous donne à l’ensemble une harmonie parfaite reposant dans la justesse des proportions. On a admiré cour, colonnes, arcs de stuc ciselé donnant de merveilleux jeux de lumière. L’immeuble voisin, aménagé en musée de Marrakech, est également très joli, un véritable palais toujours avec une grande cour, agrémentée de 3 petites fontaines, rythmée par des niches, des alcôves et des arches.

Dans l’après-midi, on s’est laissé emmener jusqu’au quartier des tanneurs. Il faut dire qu’ils savent y faire ces Marrakchis. On voulait bien se faire désigner l’endroit mais finalement on y a été accompagnés puis pris en charge pour une visite au pas de charge des divers bassins débouchant sur une entrée automatique dans le magasin vendant cuirs et tapis. On en est ressorti finalement assez rapidement grâce à l’arrivée de nouveaux touristes. Mais quelle surprise, nos guides étaient devant la porte à nous attendre pour encaisser leurs émoluments : € 20 par personne ! Il faut pas charrier tout de même. La visite a duré 5 mn et c’était bien suffisant car la puanteur des lieux était vraiment infecte. D’ailleurs à l’entrée, on nous a remis un « masque à gaz berbère » et devinez ! C’était un bouquet de menthe fraîche…

Au final de nos aventures, on s’est requinqué en soirée en se restaurant à nouveau dans une des guinguettes de la place Jemaa-el-Fna profitant une dernière fois de cette ambiance si particulière.

Nous avons bénéficié d’un temps ensoleillé mais frais tout de même. Quant à la circulation dans Marrakech, grâce aux indications fournies par le GPS, notre chauffeur nous a amené et sorti du centre du premier coup. Un vrai rêve des milles et une nuit. D’ailleurs, on y a très bien dormi.

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