Archives quotidiennes : 25 janvier 2012

Baja California, Mexique

41ème semaine (du 16 au 22 janvier 2012)

Anuschka et Konstantin ont eu des contacts avec une famille allemande qui séjourne depuis un mois dans un camping près de San Quintin, juste à côté. Ils souhaitent leur rendre visite, on les accompagne. On y arrive dans l’après-midi. Sur ce camping bord de l’océan, à part le camion rouge allemand, il y a un couple canadien avec un trailer en panne. Autant dire qu’on a vite fait connaissance de tout le monde. On s’installe près des Canadiens, laissant nos deux familles allemandes ensemble. Après le coucher du soleil, l’air est rapidement frais. On est content de se réfugier à l’intérieur du cc. Les deux couples allemands nous rejoignent et on est ravi d’écouter les aventures vécues par ces nouvelles connaissances et leurs deux filles lors de leur périple en Asie. Cela fait plusieurs années qu’ils bourlinguent et ils comptent bien rester au Mexique plusieurs mois si un projet se concrétise (écrire un livre). Heureusement qu’Anuschka est là pour la traduction. Elle a fort à faire à traduire les questions de Cyrille puis les réponses. Il y a de quoi se mélanger les pinceaux.

Le lendemain, on reprend la route, seul. Les deux familles allemandes restent encore un jour quant aux Canadiens, quelqu’un doit leur apporter de quoi les dépanner. La péninsule de la Basse Californie, longue bande de terre de plus de 1’500 km, est parcourue principalement par la route « no 1 ». Celle-ci suit tantôt la côte Pacifique et tantôt le côté opposé, en bordure de la mer de Cortès sur le golfe de Californie. Nous empruntons donc cette route pour continuer notre périple. Arrêt pour la nuit à Catavina. Nous sommes les seuls clients jusqu’à l’arrivée en fin d’après-midi d’un véhicule de la British Columbia/Canada. Les paysages environnants sont de toute beauté. Un amoncellement de cailloux où des cactus très variés arrivent à prendre racine, parmi ceux-ci les très jolis « cirios »,  en compagnie de petits arbustes incroyablement rabougris. L’arrêt suivant est à Bahia de Los Angeles, sur les bords de la mer de Cortès. Ici encore, des terrains de camping à l’abandon. On croyait y trouver un élevage de tortues, là aussi, les installations sont closes. Tout de même, guinguettes, restaurants, hôtels et épiceries sont encore là pour nous servir et témoignent d’une activité certainement plus florissante à la belle saison. On ne s’attarde pas. Le lendemain, on repart pour notre prochaine escale à Guerrero Negro. On stationne sur le parking faisant office de RV Park d’un hôtel très bien tenu et accueillant. Le village est situé dans la baie de La Laguna Ojo de Liebre, l’un des 3 sanctuaires à baleines répertoriés de la côte pacifique. C’est la grande attraction de la période hivernale nous dit notre guide. Elles sont là de janvier à mi-avril, des milliers de baleines grises, en provenance de la mer de Behring. Elles ont parcouru 10’000 km pour atteindre ces eaux de Basse-Californie et viennent là pour s’accoupler et certaines mettre au monde les petits baleineaux (après 13 mois de gestation). Cette fois, on est obligé d’aller voir. Attenant à l’hôtel, une agence organise des excursions en mer. On réserve 2 places pour le lendemain, départ à 11 h. Prix 625 pesos ou 50 $. Dans l’après-midi, on est surpris de constater que nos cartes bancaires ne sont pas acceptées par les bancomats du lieu. Donc, on change quelques dollars. Vendredi, on est prêt pour les baleines. Dommage, le temps est gris et frais. Bien équipés, on est conduit en bus à travers les salines jusqu’à notre embarcadère. Bien que l’on soit en pleine saison, on est les seuls clients. La barque peut contenir jusqu’à 8 personnes en plus du capitaine. On embarque et pendant 20 bonnes minutes, on est mené plein gaz jusque dans les eaux de la lagune. Il faut s’accrocher, ça secoue un max, les eaux sont agitées. Enfin, nous y voilà. On est parmi elles. Un premier souffle apparaît,  suivi d’une masse à fleur d’eau. Non, on n’y voit pas sa queue. Pendant plus de 2 h., on restera dans les parages à les regarder passer, apparaître, disparaître, réapparaître. Parfois, on en verra la queue, à d’autres moments, ce sera la maman et son baleineau, une fois on aurait presque pu la toucher tant elle était proche. Bien que l’on n’ait pas eu l’occasion de les voir sauter ou sortir la tête, c’est parfaitement satisfait que l’on a regagné la terre ferme. Il paraît qu’en ce moment, elles sont 660 (y compris les baleineaux). L’année dernière, au plus fort de la saison, il en a été dénombré 2’500. Nous, on en a peut-être suivi une dizaine.

Samedi, on quitte Guerrero Negro et on se rend jusqu’à San Ignacio, une oasis couverte de palmiers. Au cœur du village, à côté de la place centrale, une église, achevée en 1786, parfaitement conservée. Elle fait partie de la « Mission » fondée ici par les Jésuites tout comme ils en ont fondé des dizaines d’autres à la même époque le long de la côte  jusqu’à San Francisco. On s’installe au camping situé au bord d’un cours d’eau à l’entrée du village. Il est très joli, couvert de dattiers et autres palmiers. En profitant du soleil, on admire les canards, hérons, aigles qui profitent de ce coin d’eau. Dimanche matin, le propriétaire passe vers nous pour encaisser la nuitée et proposer des gâteaux aux dattes. Comme on est gourmand, aucune hésitation, Cyrille lui en achète un. Dans la matinée, on observe notre propriétaire qui s’active à remplir les réservoirs d’eau du camping. Avec deux seilles, il prend l’eau à la rivière et remplit bacs et tonneaux qui alimentent douches, WC et un évier. On quitte l’oasis. En passant à Santa Rosalia, on obtient satisfaction auprès d’un distributeur à billets. Cette fois, la machine accepte nos cartes bancaires et on peut faire le plein de pesos pour les prochains jours. Ça nous met plus à l’aise. Ici, ce n’est pas comme aux Etats-Unis, il vaut mieux avoir du cash pour régler nos frais de camping, essence ou autre. A midi, repas poisson à Mulegé sur la terrasse d’un charmant bistro avec internet. Rien à proximité pour s’arrêter et camper. On reprend la route pour l’abandonner un peu plus loin et nous diriger sur la côte. On peut préciser ici qu’à chaque fois que l’on quitte la route « no 1 », on se retrouve sur des routes secondaires non goudronnées faites de pierres et de sable, parfois bosselée comme de la tôle ondulée. On atteint la « playa Los Naranjos » où des maisonnettes colorées bordent la « Bahia Conception ». Entre deux maisons inoccupées, on peut s’installer nous déclare la préposée du bureau. Les véhicules stationnés près des autres bâtisses nous apprennent que nos voisins sont tantôt Américains ou Canadiens. A peine arrivé, l’un d’eux vient nous annoncer que ce soir, il y a une « party », vers les 16h30, deux maisonnettes plus loin. On ne tarde pas à voir les couples arriver les uns après les autres avec boissons et mets préparés. C’est comme on dirait un « repas canadien ». On s’y rend et partage un moment de leur soirée. La plupart sont des habitués, souvent propriétaire ou locataire à l’année de la maisonnette. Ils passent ici les mois d’hiver voire plus et ont presque tous un bateau à moteur ou au moins une barque. Ils préfèrent cet endroit aux plages du sud de la Basse-Californie bordées d’hôtels.

2012.01.15 au 22 – Baja California – Mexique – réduits