Arches National Park – Utah
Arches National Park – Utah
29ème semaine (du 24 au 30 octobre 2011)
Cette semaine, encore des cailloux, toujours des cailloux. Cela fait un bon mois que l’on vous parle de cailloux. Arches National Park est aussi dans l’Utah. Impossible de se lasser de ces cailloux. Ici, ce sont des monuments à la toute-puissance de la nature. On a été ravis de parcourir les sentiers et de découvrir ces formations telles que « Balanced Rock », la très photogénique « Delicate Arch », l’étrangement allongée « Landscape Arch », mais aussi « Double Arch », « Double O Arch », « Windows », « Turret Arch », les « Three Gossips », « Courthouse Towers », etc…
En quittant nos canyons, lundi, on s’est installé à Moab, ville étape et relais du parc. Dès mardi, on a pris nos quartiers dans le parc où on a pu trouver une place au camping situé dans un cadre magnifique. L’impact de ce dernier sur l’environnement est réduit au minimum. Ainsi, on y trouve de l’eau et des WC mais pas de douches, pas d’électricité, pas d’éclairage. D’ailleurs dans tout le parc, à part le « Visitor Center » à l’entrée, on ne peut rien consommer ou acheter, aucun commerce, hôtel ou restaurant.
Dans ce parc comme dans les autres, on est étonné de constater combien le comportement des visiteurs, qui sont pourtant très nombreux, est correct. On ne voit traîner aucun déchet nulle part, aucun mégot de cigarettes, papiers, trognons de pommes ou pelures de bananes et pourtant il n’y a pas de poubelles. En général, sur les parkings aux abords des sentiers, on trouve des toilettes sèches et c’est tout.
Il est aussi à relever combien le monde respecte les consignes. Si l’on voit beaucoup de campeurs faire du feu, il ne viendrait à l’idée d’aucun d’aller ramasser du bois mort ce qui est par ailleurs interdit. Tout le monde brûle du bois de feu acheté et amené exprès pour cela.
En ce qui concerne la météo, on a eu de la pluie mardi en fin de journée jusqu’en matinée de mercredi puis le ciel s’est remis au beau avec des températures allant en s’améliorant. Les nuits ont été fraîches rasant le zéro au matin.
On a eu le plaisir de partager la soirée pluvieuse avec Andrew, un Genevois qui est en train d’aménager son bus 4×4 Ford. Il l’a acheté aux USA et compte le ramener en Suisse. On a également passé un agréable moment avec Sophie et Peter, tous deux du Massachusetts. Depuis le mois de mai dernier, ils habitent dans leur camping-car. Le mois prochain, ils vont mettre leur véhicule en gardiennage et iront passer l’hiver en Asie.
Revenons à « Delicate Arch » c’est tout de même le chouchou du parc et c’est mérité. Donc mardi, à notre arrivée, on s’est aussitôt mis à gravir le sentier pour aller à sa rencontre. Le temps incertain nous a fait rebrousser chemin et on s’est contenté « du point de vue sur l’arche délicat » qui est à 400 m d’un parking. Vendredi, fin d’après-midi, on est reparti à sa rencontre, pour le voir au coucher de soleil. Le parcours est de 4,8 km aller/retour et si cela peut être pénible par grosse chaleur, à cette saison, c’est très agréable. A l’approche de l’arche, le sentier devient une étroite corniche et je me suis mise à raser le mur. Cette petite difficulté passée, on débouche sur un vaste amphithéâtre de grès qui s’ouvre au-dessous dont le bord est couronné par la « Delicate Arch » encadrant les « La Sal Mountains » enneigées au loin. C’est grandiose. Une bonne trentaine de personnes est présente et les photographes sont en attente de l’événement. En franchissant la cuvette par la gauche, on peut rejoindre l’arche qui se dresse au-dessus du vide des deux côtés. J’ai osé timidement une approche de l’arche jusqu’au premier pilier mais sans vaillance. Dire qu’il y en a qui vont et viennent sans aucune gêne dans cet environnement, c’est toujours surprenant pour moi. On est resté là jusqu’à la disparition du soleil mais l’arche ne s’est pas allumé comme on s’y attendait. Comme nous, tous les photographes présents désappointés ont replié leur matériel (trépied, appareil, objectifs, sacoches) et peu à peu le monde a regagné la plaine. On a été parmi les derniers à quitter les lieux et c’est à la nuit tombante qu’on est arrivé au parking. A nouveau, on n’avait pas de lampe… Resté un peu sur notre faim, on est retourné sur place dimanche matin. Dans ce décor toujours aussi sublime, on a grignoté notre pique-nique à l’abri des rochers et pris les derniers clichés. Cette fois, j’ai osé aller jusqu’au milieu de l’arche. Quel progrès !
Voilà, fin de cette semaine fantastique. On a quitté le parc sous le regard bienveillant des trois commères géantes. A vous de les reconnaître parmi les photos.
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2011.10.24 au 30 – Arches NP-Moab réduits |
Capitol Reef National Park, Canyonlands National Park – Utah
28ème semaine (du 17 au 23 octobre 2011)
Ce lundi matin, on quitte notre joli camping et sa forêt pétrifiée. Il y a fait super bon. Le village d’Escalante est juste à côté. Avec ses 850 habitants, c’est l’agglomération la plus importante 120 km à la ronde. Heureusement, il y a tout ce qu’il nous faut, un « Visitor Center » qui nous renseigne sur un site « la vague » qui semble assez difficile à atteindre (on va l’oublier pour le moment), une alimentation et une lessiverie, de quoi nous mettre à jour. Fin d’après-midi, on s’installe au petit camping d’Etat de Calf Creek Recreation Area. Ce camping est situé au début d’un sentier remontant le cours d’eau jusqu’à une chute. On s’y lance aussitôt, les couleurs vont être belles avec le soleil sur les falaises. Partis à 17 h., on se rend compte à 18.15 h. qu’on n’a encore pas atteint le but. Comme la nuit tombe à 19.30 h., on commence à hâter le pas. On croise peu après un couple et un enfant sur le retour. Ils nous annoncent qu’on y sera dans 10 mn. Effectivement, cela valait la peine d’insister, on y est. Mais ne tardons pas, retour maintenant. Le temps presse. On rattrape la petite famille et à voir leur allure, on s’inquiète un peu en leur précisant que la nuit sera là dans ¾ h. On précipite le mouvement mais la pénombre nous rattrape. Cyrille fait une chute. Il se relève, peut reprendre la marche mais a mal à l’épaule. Enfin, on atteint notre cc. Pensant à la petite famille, on prend les lampes de poche et on repart à leur rencontre. On marche dans la nuit ½ h., ¾ h., on appelle, rien. On ne les retrouve pas. Où sont-ils passés, mystère. Il nous semble inutile d’aller plus loin, on fait demi-tour et on regagne nos pénattes tout penauds. Cyrille peut maintenant examiner les dégâts consécutifs à la chute. Genou éraflé, épaule très douloureuse, appareil photo cabossé et fendu mais fonctionne encore.
Mardi, au réveil 2,5°. Cyrille a passé une bonne nuit mais l’épaule et le bras lui font mal. Au moment du départ, il se met au volant puis renonce ; il ne peut pas passer les vitesses. Je prends la relève et on se déplace jusqu’à Capitol Reef National Park où on trouve de la place au camping du parc. Avant la fin de journée, on parcourt la route panoramique et les gorges. Je ne suis pas trop vaillante sur ses chemins non goudronnés, très bosselés passant dans le lit de la rivière asséchée. Cyrille se sent mieux. Il reprend les choses en mains et nous mène dans tous les petits coins les plus reculés. Des falaises grandioses au-dessus de nos têtes.
Mercredi, 5°au réveil. La journée comme les précédentes est belle. Cyrille soigne son bras en le massant et en le pommadant. Aujourd’hui, petite rando jusqu’à l’arche à Cassidy. On part de la plaine pour grimper sur le haut de la falaise par un sentier très bien aménagé et y trouver l’arche. C’est tellement plein de vide autour de l’arche que je ne m’y éternise pas. Je préfère retrouver mon sentier. On est de retour assez vite et cela nous permet de profiter du camping et de ses environs.
Jeudi, 8° au réveil, beau. Avant de quitter le camping de Capitol Reef, on cueille des pommes. C’est en libre-service, le matériel est à disposition, échelles, sacs, balance, tirelire et elles sont délicieuses mais attention aux véreuses. Pour notre prochaine étape, on a repéré un parc régional à moins de 100 km, Goblin Valley State Park. Mince, plus de place, c’est complet. Que se passe-t-il ? Il y a un congé spécial à l’école vendredi et les parents en profitent pour partir en week-end avec leurs enfants. En visitant ce parc, on a compris pourquoi ce site est pris d’assaut par les familles. C’est le monde des nains, des stroumpfs, des champignons, en sable. Un univers à taille humaine où les enfants peuvent se cacher, courir, sauter, grimper dans tous les coins. Tout à fait charmant comme endroit. On hésite à passer la nuit dans les environs comme nous le conseillait Mme la Ranger et finalement on roule jusqu’à Green River où on s’installe dans un RV park avec Internet. Green River, capitale mondiale du melon dit mon guide. Cela semble toujours d’actualité parce qu’en entrant dans la ville, une marchande était là avec un large choix de melons. On en a pris deux et ils étaient particulièrement délicieux.
Vendredi, 4° au réveil, beau. Je voulais faire un tour au salon de coiffure mais la coiffeuse n’a pas de disponibilité et il n’y a pas d’autres salons par ici. Quelques provisions et on part pour Canyonlands National Park. On retient une place au camping rustique (pas d’eau) juste avant l’entrée du parc et bien nous en a pris parce que les 2 autres campings du coin affichent complet. On part faire le 1er point de vue et on n’y verra rien du tout. On y a trouvé un couple de Québécois avec qui on s’est mis à causer, causer, tant et si bien que le soleil s’est couché. Le frais arrivant, c’est à l’intérieur, devant un petit jus, que l’on a poursuivi encore un moment nos discussions. C’était fort sympathique de les écouter, ils bourlinguent avec leur caravane tous les hivers depuis une dizaine d’années et ils avaient plein d’endroits à nous recommander. Merci à Evelyne et Michel et peut-être que l’on se recroisera un de ces 4.
Samedi, 8° au réveil, beau. Cette fois, on fait tous les points de vue et plusieurs petites randonnées qui amènent à des points de vue encore plus impressionnants. Grand view point, c’est 160 km de panorama sur des canyons. On a bien aimé aussi Mesa Arch si bien qu’on y est retourné au soleil couchant. A faire 1 mile ici, 1 mile là, on a totalisé pas moins de 10 km à pied au bout de la journée. C’était superbe.
Dimanche, 8° au réveil, beau. On change de rive. On va juste à côté, dans un parc régional, le Dead Horse Point State Park. Il offre une vue fabuleuse sur la Colorado River, le Canyonlands National Park et les La Sal Mountains à l’horizon. On s’est posé au camping du parc et on a fait le tour des points de vue à pied, à nouveau près de 10 km sous le soleil. Cette fois, on était tout seul sur tout le parcours. Magnifique journée avec des vues éblouissantes.
En plus des Québécois, on a aussi croisé la route d’Andrée et Claude (Français du Var), qui ont loué un petit camper pour 3 mois. Sympa comme tout. Ils nous ont surpris en nous parlant de leurs séjours enthousiasmés en Afrique du Sud et environs. Quels voyageurs ! Les étés, ils les passent dans leur gîte Kanumera à Tourves en recevant d’autres voyageurs. Charmants aussi, le couple de Zurichois croisé au parc Goblin avec qui on a causé durant quelques instants.
Voilà pour cette semaine, beaucoup de rochers, de falaises, de canyons. C’est toujours l’UTAH. Il fait beau et sec. Les journées sont très agréables, 20° environ. On s’y plaît beaucoup et tout va bien.
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2011.10.17 au 23 – Capitol Reef, Canyonlands NP – réduits |
Bryce Canyon National Park – Utah
Bryce Canyon National Park – Utah
27ème semaine (du 10 au 16 octobre 2011)
– 4,5° ce lundi matin à Hatch, c’est encore plus froid qu’hier. Les eaux grises du cc ne sont pas gelées, ouf, on peut vidanger avant de partir. On profite aussi de se ravitailler en gaz puisqu’il a fallu changer la bonbonne durant la nuit. Le ciel est bleu, la température s’améliore. En empruntant la route 12, on passe Red Canyon, une photo, et on poursuit. Peu après, nous atteignons Bryce Canyon National Park. Un coup d’œil aux campings, c’est ok, il y aura de la place pour nous. On part pour le premier point de vue au terminus de la route. C’est le point le plus élevé du parc, nous sommes à 9’115 pieds soit 2’778 m. Il y a encore les traces de la neige tombée la semaine passée. Il est près de midi et il fait 12°, de mieux en mieux. On découvre un point de vue époustouflant sur le « canyon country ». Des plateaux gigantesques, des mesas inclinés et des pics rocheux dominent un vaste paysage. Un court sentier nous permet de nous dérouiller les jambes. Consciencieusement, on s’arrête ensuite à tous les points de vue apercevant de façon rapprochée les cheminées de fée bordant la falaise escarpée. A l’arrêt de Bryce Point, on a le souffle coupé tant le spectacle est fantastique. On surplombe le « Bryce Amphitheater », un ensemble de cheminées de fée si dense, gigantesque et hypnotique que l’on croirait voir des personnages se dégager des rochers. C’est magique et phénoménal. Ce sont les HOODOOS de Bryce Canyon. Le meilleur des points de vue nous dit le guide et on lui donne raison. A cet endroit précis, on y salue un jeune couple français rencontré la semaine dernière et leur fiston, Victor. On partage ce moment de pur bonheur à savourer ce spectacle fascinant. Après cela, on est comblé, c’est bon, on peut s’installer au camping pour rêver.
Le lendemain, c’est à pied que l’on s’approprie le paysage en parcourant le cheminement le plus populaire du parc, une boucle englobant les sentiers Queens/Navajo, de 4,6 km. Cette promenade est splendide et féérique, en plus on y est dans le soleil, c’est super. Evidemment, on n’y est pas seul, il y a beaucoup de monde à croiser ou à dépasser. On y retrouve d’ailleurs Victor et ses parents Faustine et Brice qu’on invite à l’apéro en fin de journée. Notre promenade se termine par une remontée assez rude au milieu d’un défilé très élevé nommé Wall Street, on s’y croirait. On se requinque un coup à la Lodge du parc en nous régalant du buffet à disposition. La journée a été belle mais les soirées sont fraiches et c’est à l’intérieur que l’on reçoit nos invités. On a passé un moment bien agréable en leur compagnie et on profite de leur souhaiter un bon retour en France puisque celui-ci est proche.
Mercredi, on attaque un autre itinéraire de 13 km, la boucle Fairyland, beaucoup plus tranquille. Un peu moins de cheminées de fée mais des majestueuses falaises, des tours de roche orangées comme des totems, des formes étranges parsemées de pointes, de pinacles, de clochers de flèches, d’autres rochers portant des noms tels que Tower Bridge, un ensemble de 3 pics et 2 ouvertures reliées comme par un pont ou la Muraille de Chine, blanche avec ses petites ouvertures. On est arrivé bien fatigué au bout de notre boucle et la prolonger jusqu’à la Lodge nous a semblé trop loin pour aller nous y ravitailler, on a préféré le petit magasin avec ses tranches de pizza et autres en-cas sur le chemin du retour au camping.
Jeudi, avant de quitter définitivement Bryce, je retourne encore une fois voir l’amphithéâtre et refaire la boucle Navajo avec son défié tandis que Cyrille s’occupe de remettre en état le cc, un peu d’huile ici et là et profite du soleil. Vers les midi, on quitte le camping. Arrêt pour dîner à Bryce Canyon City et en route pour un petit parc régional à quelque 50 km, le Kodachrome Basin State Park. On prend place au camping impeccablement tenu. On est entouré d’une haute falaise de grès rouge, rose et blanc et le parc est parsemé de flèches monolithiques ou cheminées et châteaux de roc à tourelles. Un endroit particulièrement agréable pour s’y reposer au soleil et parcourir à sa guise les sentiers « découvertes ». On ne se prive de rien. On y reste 2 jours.
Samedi, on se déplace jusqu’au parc régional suivant à moins de 100 km, il s’agit de Escalante Petrified Forest State Park. A nouveau, on y trouve un splendide camping très bien installé et pour la 1ère fois dans un State Park, il y a même une connexion internet. Le parc est situé au bord d’une réserve d’eau et un sentier permet de découvrir à quoi ressemble une forêt pétrifiée. Il s’agit en fait de troncs d’arbres changés en pierre avec de jolies couleurs.
Un dépliant en français explique le processus comme suit : pour être pétrifiés, les arbres déracinés par l’érosion et les inondations ont dû être enfouis rapidement sous la boue et la vase éliminant l’oxygène qui aurait causé leur détérioration. Ceci remonterait à 150 millions d’années. Plus tard, les cendres volcaniques ont recouvert ces lieux. L’eau boueuse, riche en silice et autres éléments, a dû imprégner les arbres enfouis. Les couleurs rouge, marron et jaune proviennent à la base d’oxyde de fer alors que le manganèse et autres minéraux donnent les couleurs violette et bleu foncé. Le processus de minéralisation au niveau cellulaire, ajouté au silice, a agi comme un ciment, pétrifiant le bois. Le parc en question, fait partie du plateau du Colorado, lequel s’est soulevé il y a près de 40 millions d’années. Les déchirures de la croûte terrestre ont fractionné les troncs d’arbres pétrifiés en tronçons irréguliers et les ont exposés à l’érosion. Depuis leur exposition, les bûches ont été fêlées et cassées d’avantage sous l’effet des infiltrations d’eau, du gel et du dégel.
Dimanche, on reste tranquille dans notre parc régional. Un peu de chaise longue au soleil et on retourne voir nos arbres pétrifiés. La veille, on avait un peu écourté la promenade faute d’être bien chaussés.
On a eu un temps splendide toute la semaine. Même si les nuits sont toujours assez fraîches, elles tournent maintenant autour des 8° et les journées avoisinent les 25° à 28°. Un rêve, pourvu que ça dure.
On vous salue tous bien.
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2011.10.10 au 16 Bryce Canyon réduit |
Grand Canyon National Park – North Rim – Arizona
26ème semaine (du 3 au 9 octobre 2011)
LE GRAND CANYON, il était bien sûr au programme. On comptait bien le voir mais on ne savait pas du tout ce que c’était, on n’avait aucune idée du site.
Comme on s’en approche, on découvre qu’il a deux rives (ça paraît normal) et qu’il faut parcourir 346 km pour aller de l’une à l’autre. La rive sud, la plus visitée, est ouverte toute l’année, tandis que la rive nord, culminant à 2’400 m d’altitude (330 m de plus que la rive sud), plus isolée aussi, n’attire que 10 % des visiteurs du parc et ses infrastructures ferment à mi-octobre.
LE GRAND CANYON, c’est des dimensions aux chiffres étourdissants : 1’600 m de profondeur, 16 km de large en moyenne. Le Colorado River qui le traverse sur 450 km, creuse le canyon depuis six millions d’années révélant des roches vieilles de deux milliards d’années (la moitié de l’âge de la Terre).
Ce lundi, cap donc sur le Grand Canyon, rive nord. On appréhende un peu. Qu’est-ce qui nous attend. Allons-y tranquillement, on n’est pas pressé. On quitte notre camping des environs du Zion National Park où l’on a rencontré 2 couples Québécois fort sympathiques. D’ailleurs, ils vont prendre la même route que nous, demain. Sur le parcours, on passe devant le panneau d’un site d’état, allons voir ce que c’est. On prend donc la direction du Coral Pink Sand Dunes State Park à une 15aine de km. L’endroit est joli comme tout, le camping accueillant comme tout, on s’y installe pour la soirée et la nuit. Le temps se couvre, l’orage tourne autour de nous, voilà qu’il pleut . Le lendemain matin, le soleil est là et on explore les belles dunes orange encore humides, vierges de toutes traces. On remarque que les Américains, eux, viennent ici pour y faire du quad et c’est même sympa de les voir circuler par monts et par vaux. Après cette jolie virée, on est en appétit pour le repas de midi et départ. On gagne le camping DeMotte du National Forest, camping le plus proche de l’entrée nord du Grand Canyon. On y retrouve les véhicules des Québécois mais sans eux. Et c’est parti, entrons dans le site. Pour cette fin de journée, on se contente de découvrir le point de vue tout proche de l’hôtel du parc, « Bright Angel Point ». Impossible de rester insensible devant ce spectacle. On est scotché, bouche bée. C’est incontestablement phénoménal et superbe, irréel, l’abîme partout. Seul ennui, le temps. C’est plein de nuages et pas besoin d’attendre, cela ne va pas se dégager de si tôt. Même que, voilà la pluie. Vite, on se réfugie dans l’hôtel. Construit en bois, en pierre et en verre, cet hôtel perché sur le bord du canyon, a une entrée somptueuse et offre par ses larges et hautes baies vitrées, le panorama si unique. On est à l’heure de l’apéro et cela trinque au champagne autour de nous. Quel cadre pour fêter son anniversaire ! Ah, ces Américains ! Ils sont épatants.
Retour chez nous. En passant, on a réservé au camping du parc pour le lendemain cela nous évitera de parcourir une 20aine de km. On passe une nuit très fraiche. Au réveil, nos Québécois sont déjà loin. Ils nous ont collé un petit message à la porte avec adresses et salutations. Ils partent trouver du chaud. Nous, on se déplace au camping du parc et on parcourt avec le cc les divers points du vue de la contrée. Ils sont tous aussi surprenants et magnifiques les uns que les autres. Cyrille adore capturer toutes ces beautés. Le temps, lui, laisse à désirer. C’est plutôt froid. Retour chez nous pour la nuit. Au réveil, tout est blanc, recouvert de grésille. On déjeune dans ce décor. Tout le monde semble ébahi, surtout ceux qui sont sous tente. On s’en va s’en demander notre reste. Plus on avance vers la sortie du parc et plus il y a de la neige sur la route. D’ailleurs, voici le chasse-neige. On continue de circuler et ce n’est qu’au bout d’une 40aine de km que la situation s’améliore enfin. On prend la direction de Page, bord du lac Powell. En passant, on ne résiste pas à faire un détour par Lees Ferry, escale des bateaux gonflables qui descendent le Colorado River. On est à fleur d’eau et on peut y tremper la main dans ce Colorado River. Enfin, on le voit de près. On reprend notre route et on passe le pont Navajo franchissant notre fameuse rivière qui coule tout au fond. Autre arrêt au point de vue « Horseshoe Bend » d’où l’on a une vue magnifique et plongeante sur le Colorado qui tourne autour d’un piton rocheux. Arrivée à Page, on se pose pour la nuit. Le lendemain, on visite le Canyon Antelope en territoire Navajo. Impressionnant canyon très étroit et très haut forgé par l’eau, le sable et le vent. Mais incroyable aussi le monde que cela attire et combien de clics photographiques sont pressés. On passe la nuit suivante au bord du lac, après le barrage. Les points de vue sont superbes. On constate que les Américains fréquentent l’endroit surtout pour venir y naviguer mais vraiment, il fait trop froid pour que cela nous tente et en plus, la location d’un bateau coûte près de 1’000 $ par jour. Samedi, on quitte le lac pour repartir au nord. Arrêt à Hatch en Utah, sur un RV Park tip top. Il paraît que la vague de froid polaire arrivée sur la région dernièrement s’éloigne gentiment. En tous les cas, pour le moment, les crêtes avoisinantes sont saupoudrées de neige. On reste sur place dimanche en attendant l’amélioration. La nuit dernière, il faisait -2.5°.
Salut, à la prochaine.
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2011.10.03 au 9 – North Rim Gd Canyon – réduits |
Zion National Park – Utah
25ème semaine (du 26 septembre au 2 octobre 2011)
On a reçu la photo d’un joli petit bonhomme qui a déjà 6 mois. Il avait à peine 15 jours quand on est parti. Magnifique petit TOBIA,
quel beau sourire. On en profite pour l’embrasser et adresser nos meilleurs messages à ses parents, ses grands-parents ainsi que les arrière-grands-parents dont Lulu à qui on pense bien fort.
Ce lundi matin, on chamboule notre programme. Un petit retour en arrière, à Halifax, en avril 2011, nous avions fait la connaissance de Hervat et Renate, un couple allemand qui, comme nous, récupérait son camping-car au port. Ils étaient là pour 1 année. A chacun de nos contacts, nous nous trouvions à des milliers de km l’un de l’autre. Mais ce lundi, Hervat nous informe qu’il est sur la route nord du Grand Canyon soit à quelque 500 km. On décide de prendre cette direction. A mi-parcours, à Cedar City, on s’arrête pour la nuit. Le lendemain, vers midi, on retrouve Hervat sur le parking de l’office du tourisme de Zion National Park où il est arrivé entre temps. Retrouvailles sympathiques. On est toutefois peiné pour Renate qui vient de rentrer en Allemagne pour s’y faire soigner. Elle souffrait du dos depuis leur retour d’Alaska. Après un repas partagé à même le parking, on part ensemble à la conquête du parc. Hop, dans un bus navette. On est ravi. C’est super joli partout. On sort du bus pour faire un petit sentier. Photos, on repart avec un autre bus jusqu’au terminus et autre promenade, le long de Virgin River. Retour en fin d’après-midi. Les campings sont complets. On réserve pour la nuit suivante et on reste stationné sur ce parking côte à côte. Le lendemain, ensemble, on repart jusqu’au terminus du bus puis au terminus du sentier et là, c’est le sentier « The Narrows » qui débute. Cela se passe dans la rivière. Eh oui, il faut se mouiller les pieds. On s’y attendait, on avait vu la veille. Gaillardement, on remonte le courant pendant ½ h. Mais, le passage de la rivière se resserre. Voilà que, devant nous, ils avancent avec les sacs à dos au-dessus de la tête et pour cause, le niveau de l’eau passe des pieds, aux mollets, à mi-cuisses, à la taille et finalement à mi-torse. Ouf, les épaules ne sont pas submergées. C’était moins une. J’hésite mais pas trop longtemps, d’autres dames y vont alors, tentons l’aventure. Vraiment, c’est surprenant, je n’avais jamais fait cela. La suite du sentier était majoritairement dans l’eau mais plus à un tel niveau. Ce défilé était splendide et c’était très drôle d’avancer petit à petit toujours avec le même groupe de personnes. L’ambiance était sympathique. Le retour a été plus facile, on avançait en terrain connu et que de monde on a croisé. Quelle magnifique randonnée, on n’est pas prêt de l’oublier. Nuit au camping Watchman.
Le lendemain, Hervat nous quitte. On lui souhaite une bonne route et surtout un bon rétablissement à Renate afin qu’elle puisse le rejoindre au plus vite. On vient de passer en sa compagnie deux soirées fort sympathiques à se raconter mutuellement nos difficultés, péripéties, problèmes mécaniques et aussi les jolis endroits visités.
Vu les nombreuses promenades à faire dans ce parc et le temps magnifique, on décide de prolonger et on s’installe au camping South, fonctionnant sur le modèle 1er arrivé = 1er servi. Ce jeudi, on s’est promené sur les sentiers Lower Emerald Pool Trail, Upper Emerald Pool Trail et Kayenta Trail, sentiers de catégorie facile à moyenne. Le jour suivant, on a corsé la partie en choisissant un parcours plus difficile, Angels Landing via West Rim Trail. Jusqu’à mi-parcours, tout a bien été mais pour la suite ça devenait vertigineux. J’ai dû laisser Cyrille partir seul, c’était trop escarpé comme l’indiquait la brochure. Il est revenu enchanté de son sommet et en plus, il a pu y admirer et photographier un condor. Il y a également repéré un autre sentier qui menait à la montagne d’en face, encore plus haute. Il n’en fallait pas plus pour décider de la prochaine destination. Samedi de bon matin, nous voilà repartis pour Observation Point via East Rim Trail, à nouveau dans la catégorie difficile. Cette fois, nous avons atteint le but ensemble et c’était un itinéraire magnifique.
Ce dimanche, repos. Nous sortons du parc pour nous installer à deux pas dans un camping avec connexion Internet. Cela nous permet de nous mettre à jour avec nos contacts. Il y a d’ailleurs l’assurance du cc à renouveler prochainement et les paiements à faire.
Une fois de plus, le frigo est vide. Il crie famine… Dans les National Park, pas de supermarchés pour se ravitailler.
Toute la semaine, on a eu un temps de rêve, ciel bleu et des températures aux alentours des 30°.
On va bien et on vous embrasse tous.
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2011.09.26 au 2 – Zion – Utah -réduit |